dimanche 26 septembre 2010

Franz & Jacqueline





Il est à une soirée chez des français qui ont un appartement au rez de chaussée d'une maison à Belmont, un quartier de Chicago.
Il y a beaucoup de gens; beaucoup de nationalités. Le lieu est éclairé par de la lumière noire. La musique est forte mais par chance, on peut quand même
s'entendre parler. Entrons maintenant dans cette appartement et regardons le interragir avec ses pairs.
"C'est vrai, tu parles japonais?" Il s'adresse à un des occupants du lieu. Ils sont dans la cuisine comme une trentaine d'autres personnes.
Il adossé au mur. Veste noir de jeune rockeur, cheveux noirs en l'air, barbe de 3 jours entretenue depuis 6 semaines.
"Oui, je kifferai aller au Japon."
"J'y suis allé trois fois."
Le ton qu'il a choisi n'a pas rendu la phrase arrogante comme elle aurait pu l'être. Son esprit est ailleurs. Il regarde les gens.
Elle parle avec une française du nom de Suzanne.
"Mon école est à Grenoble, je fais du génie industrielle. Tu connais?" lui demande Suzanne.
Elle est au milieu de la cuisine. Robe noir, cheveux noir, petits seins.
"Oui je suis déjà aller à Grenoble.Pour faire du ski."
Son esprit est ailleurs. Elle regarde les gens.
Et leurs regards se croisent. Il l'a vue et elle l'a vu. Ils savent tous les deux maintenant qu'ils se plaisent. C'est aussi simple que ça,
juste une petite lueur dans l'oeil, un je ne sais quoi sur le visage. Maintenant va se jouer la fameuse danse de la séduction mais en vérité l'étincelle est déjà là.
Le match est déjà joué à ce moment de la partie et on pourrait d'ailleurs aller voir l'adversaire, lui serrer la main et s'accorder sur les modalités de la victoire.
On se voit les mercredis et samedis, tu seras celui le plus amoureux, pas de "je t'aime" avant trois mois, sexe dans deux semaines.
Enfin, dans la plupart des cas, il reste le touch down à faire. Et paradoxalement, même s'il est inutile, c'est souvent le plus difficile à réaliser.
Et encore faut-il le vouloir.
Elle s'avance, se rapproche l'air de rien en continuant à parler. Elle est très proche désormais.
"Hey tu es française?"
"Non, marocaine mais du coup je parle français."
"Moi c'est Franz"
"Jacqueline"
Ils se serrent la main.
"On va prendre l'air?"